Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Asgaroth, ma vie, mon œuvre
30 avril 2012

Premier morceau

Les cours se déroulaient ainsi depuis une décade. Le matin, nous étudiions les runes, l’après-midi nous nous exercions sur les portails. Surtout les portails de déplacement, les plus complexes. Même si à l’aide d’un pentacle c’était plus simple, le tout manquait de fluidité.
De plus, tous les soirs, j’avais cours avec l’archimage Mojerhate. Nous lui avions posé beaucoup de questions sur les portails et la dématérialisation. L’archimage était un adepte de la dématérialisation, malgré ses défauts. Ils nous apprenaient à masquer notre mana pour corriger le gros défaut de cette technique. Nous n’avions pas réussi à nous semer. Masquer son mana demande de la concentration et de la minutie.
Pour nous changer et ne pas désespérer, nous alternions avec des combats magiques. Sur la décade, je menais avec trois victoires. Eustache et Hestop en avait deux et Jobert une. Nous avions aussi fait deux matchs nuls. Mon bâton était un sacré atout dans ces combats. J’avais gagné les trois premières batailles, depuis, l’archimage m’avait interdit l’usage de mon bâton, et celui de tout objet magique. Le but était de nous renforcer magiquement, d’avoir un meilleur contrôle de notre mana.

Le dixième soir, alors que le combat s’éternisait, Mojerhate interrompit l’exercice.
- Mes enfants, commença-t-il, cette année auront lieu les qualifications régionales pour le championnat du monde de Mana. J’ai l’honneur de vous annoncer que vous êtes inscrits.
- C’est vrai ? s’extasia Jobert.
- Bien sur !
- Ne sommes-nous pas un peu jeunes ? demandai-je.
- Vous avez largement le niveau, répondit l’archimage.
Il dégageait une assurance qui dissipa nos doutes. Après tout, nous étions des magiciens.
- Je vais continuer à vous entrainer, reprit-il. Mais de votre côté vous devez vous renseigner sur les épreuves.
- Vous ne les connaissez pas ? s’indigna Eustache.
- Bien sur que si, dit l’archimage. Mais je n’aurai pas le temps de vous préparer convenablement. Vous devez savoir à quoi vous attendre.
- Et où va-t-on trouver ces informations ? demande Eustache.
- À la bibliothèque.
Il disparut, nous laissant seuls. La nuit était déjà bien avancée et nous étions fatigués. Nous commencerions les recherches le lendemain.

Arrivé dans la bibliothèque, je saluai Fagolise. Elle me rendit mon salut puis je partis à la recherche de livres pouvant me renseigner. Hestop et Eustache étaient déjà là avec trois livres devant eux. J’approchai quand j’aperçus Rükhaas. Il me fit signe de le rejoindre.
Les Démons d’Ébony étaient au complet. Sur la table était posé un morceau de bois avec un trou.
- Qu’est-ce que... commençai-je.
Je sentis toute l’énergie que dégageait ce petit morceau de bois. Le mana, d’habitude calme, était ici instable, chargé de fureur, de mépris, de haine. Le premier morceau de la Flute de Cleffe. Je n’en croyais pas mes yeux.
- Il était dans ma forêt depuis des générations, dit Fa’læta.
Nous restions silencieux. Comment masquer l’énergie négative d’un tel artéfact. Et il n’était pas entier. Qu’est-ce que ce serait quand la flûte serait complète ?
- Qu’allons-nous en faire ? demanda Obsédianne.
- Nous ne pouvons pas le cacher dans un portail, dis-je.
- Ni dans du vif-argent, ajouta Zû.
Rükhaas voulut prendre le morceau de flute mais Fa’ l’en empêcha.
- Quoiqu’il se passe, il ne faut pas toucher à cette objet maudit, prévint la fée.
- Pourquoi ? demanda Rükhaas.
- La Flute de Cleffe est directement reliée à la déesse. Elle te retiendra à travers le lien et fera de toi sa marionnette.
Tout le monde resta silencieux un long moment.
- Nous ne pouvons pas la laisser ici, dit Obsédianne.
Rükhaas saisit une boite et la posa sur le morceau de flute.
- Retournons la table doucement pour y mettre cet instrument maudit.
L’opération se fit rapidement mais dans une tension écrasante. Nous avions un morceau.
- Comment allons-nous la reconstruire ? demandai-je.
- Chaque chose en son temps, répondit Rükhaas.
Il avait peur, comme nous. Si jamais quelqu’un apprenait qu’un morceau de la Flute de Cleffe était ici, nous étions bons pour la peine de mort.
- Remontons, ordonna Rükhaas. Personne ne doit plus mettre les pieds dans cette partie du repaire.
Il traça un pentacle de confinement avec plusieurs niveaux de conditions. Les émanations magiques de l’instrument étaient atténuées mais ils arrivaient toujours à filtrer. J’installai un niveau de protection supplémentaire et Fa’ déposa de la poussières d’étoiles, une poudre magique féerique.
Rükhaas fut satisfait et nous nous éloignâmes.

Cette mission très spéciale prenait enfin forme, cependant, personne n’était heureux. Le soir, Rükhaas se tenait devant notre BM, il y avait un message de notre commanditaire.

« Félicitations !
Voici un petit quelque chose pour vous inciter à poursuivre. »

Le petit quelque chose était une pièce de platine.
- Comment a-t-il su ? demanda Rükhaas.
Personne ne lui répondit. Nous n’avions pas envoyé de message. Et une pièce de platine, ce mystérieux inconnu était très riche.

Publicité
Publicité
Commentaires
Asgaroth, ma vie, mon œuvre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 1 346
Archives
Publicité