Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Asgaroth, ma vie, mon œuvre
27 avril 2012

Les portails

Nous avions tous fait d’énormes progrès dans l’apprentissage des runes grâce aux méthodes particulières de notre professeur. Ezraol Loarze s’amusait à nous entraver magiquement et pour nous libérer nous devions résoudre son énigme. L’exercice était beaucoup plus complexe pour Hestop, Eustache, Jobert et moi. Il prenait un malin plaisir à dissimuler des pièges.
Avec les Démons d’Ébony, je fis une recherche sur ce professeur. Rükhaas et Zû avait tenté de me rassurer mais je voulais tout de même en savoir plus. Malheureusement, les informations sur les Adorateurs de Cleffe se résumaient à une liste de leurs victimes et des rituels pour invoquer la déesse de la haine. Les rituels avaient jusqu’ici tous échoué.
Dans certains milieux, on disait que les dieux avaient tous disparu, qu’ils nous avaient abandonnés ou qu’ils n’avaient simplement jamais existé. D’autres personnes affirmaient l’existence de certains dieux et reniaient les autres. Personne n’était d’accord sur le sujet. La seule certitude était l’existence de Pluton, le dieu des morts, car il existait un passage pour entrer aux Enfers.
Enfin je m’égare. Je n’ai trouvé aucune information sur les membres, et les ex-membres, des Adorateurs de Cleffe.

Maintenant que nous arrivions à lire les runes, nous allions apprendre une autre facette de la magie. Les portails.
Le cours était présidé par Thimophile de Certron, une légende vivante. Il a dominé le championnat des portails pendant vingts saisons d’affilée, de 1718 à 1738. Six de ses records sont toujours d’actualité. C’est un démon de trois cent vingt ans. Il possède deux cornes, une de chaque côté des oreilles qui part en arrière et qui exerce une torsade en remontant.
Pour notre premier cours, il créa un parcours d’entrainement. Il y avait huit ateliers différents. Toutes les facettes des portails étaient abordées, Thimophile nous évaluait.
Le premier atelier consistait à faire disparaitre une pomme. C’est le portail de base, celui que tout le monde connait. Tous les magiciens possèdent des objets dans cette dimension.
Pour le second atelier, nous devions faire disparaitre une arachnide à neuf pattes, plus communément appelée Naraignée. Elle fait partie des rares animaux non-symétriques. L’exercice se révéla plus dur car la Naraignée est vivante. Néanmoins, nous passâmes tous l’épreuve sans difficultés.
Avec le troisième atelier commencèrent les difficultés. Nous devions nous déplacer uniquement grâce aux portails. Tout le monde échoua. Pour réussir, il fallait visualiser l’endroit où on voulait aller et y faire apparaitre un portail. Or le mana décroit exponentiellement avec la distance de son utilisateur. Même les archimages ont des difficultés avec ces portails, nous révéla notre professeur.
L’épreuve suivante consistait à faire revenir la pomme. Tout le monde réussit et retrouva le sourire.
Faire revenir la Nairaignée ne posa pas non plus de grandes difficultés, même si certaines avaient des pattes en moins, elles étaient toutes vivantes.
La suite se complexifia. Thimophile nous remit à tous un objet que nous fîmes disparaitre. Nous devions maintenant récupérer un objet de quelqu’un d’autre. Seuls moi et les trois magiciens réussirent. Et encore, nous ne pûmes nous voler mutuellement.
L’avant-dernière épreuve consistait à nous déplacer avec un portail et une personne vivante. Comme personne n’avait réussi à se déplacer seul, nous sautâmes cette partie.
Le dernier atelier était le plus difficile. Nous devions maintenir plusieurs portails ouverts. Je fis d’abord apparaitre celui où je rangeais mon arme. Je remarquai que c’était le même pour ranger n’importe quel objet, vivant ou non. En fait il n’existait que deux types de portails. Ceux de rangement et ceux de déplacement. Je m’aperçus aussi que tout le monde rangeait au même endroit mais que nos pentacles associés étaient différents. Comme un code ou une clef. En conclusion, nous ne pouvions faire apparaitre qu’un seul portail de rangement mais un nombre infini de portails de déplacement. Je réussis à maintenir trois portails ouverts. Je faisais passer ma main dans un portail et elle ressortait de l’autre. Mais dès que j’essayais d’ouvrir un nouveau portail, ils disparaissaient tous.
La plupart d’entre nous maintenait trois portails ouverts. Sauf Da’læth. Un démon de neuf ans avec des origines féeriques. Son corps est plus fin et ses cornes poussent à l’arrière de son crâne. Elles sont larges et fines, comme des ailes. D’ailleurs, elles possèdent des nervures. Il avait fait apparaitre dix portails et il les faisait tourner autour de lui.
- Magnifique ! s’exclama Thimophile.
Le démon perdit sa concentration et les portails s’évanouirent. Le professeur nous fit signe de nous rassembler autour de lui.
- C’est du bon travail les enfants. Ces épreuves vous ont permis de découvrir tout ce que l’on pouvait faire avec les portails. Mais qui peut me dire combien de sortes il en existe ?
Les réponses fusèrent. Beaucoup penchèrent pour huit, comme le nombre d’ateliers, les autres disaient plus, les chiffres allaient de neuf à mille. À chaque fois Thimophile secouait la tête.
- Deux, dis-je.
Le professeur me désigna et fit revenir le silence.
- Peux-tu répéter ? me demanda-t-il.
- Deux, fis-je. Il existe des portails de rangement et des portails de déplacements.
- Bravo ! applaudit Thimophile. Votre camarade a tout compris. Ces huit épreuves servent à vous faire apprécier les deux grandes familles de portails. Comme vous l’avez constaté, les portails de rangement sont très simples d’utilisation. On peut y transporter des objets et des personnes, même si ces dernières ne vivent pas bien longtemps dans les portails.
Je compris pourquoi il n’existait pas un service de déplacement en portail. Les êtres vivants ne supportaient pas le voyage.
- Les portails de déplacement sont beaucoup plus complexes, reprit le professeur. Et je suis au regret de vous informer que très peu d’entre vous vont réussir un jour à les maitriser.
Je levai la main. Thimophile s’interrompit et me donna la parole.
- Je connais la dématérialisation. Je ne comprends pas à quoi peuvent servir les portails de déplacement.
- La dématérialisation permet en effet de voyager sur de grandes distances sans forcément connaitre son lieu d’arrivée. Elle permet aussi de transporter des personnes et des objets. Mais elle possède deux défauts.
J’étais bien curieux de les entendre, tout comme Jobert, Eustache et Hestop. Nous connaissions ce sort depuis maintenant trois ans et nous n’avions jamais décelé de défaut.
- Le premier est que cette méthode consomme beaucoup plus de mana que les portails. Et le deuxième...
Thimophile fit apparaitre trois portails autour de ma tête. Il y en avait un juste devant lui.
- Sais-tu de quel côté va sortir ma main ?
Je restai interloqué. Comment aurais-je pu le savoir. Puis elle apparut sur ma gauche pour disparaitre et revenir sur la droite. À chaque fois que je me tournais vers une main elle disparaissait. Tout le monde riait. Soudain, trois mains apparurent, une dans chaque portail. Puis Thimophile les fit disparaitre.
- Dématérialise-toi où tu veux dans le jardin, ordonna-t-il.
J’obéis. Je visais la lisière de la forêt. Thimophile fut là-bas avant moi. Je partis immédiatement dans l’autre direction mais encore une fois le professeur était à côté de moi. Je n’arrivais pas à le semer.
- C’est le second défaut de la dématérialisation. Je peux te suivre à cause du mana que tu dégages. Tandis qu’avec un portail, tu ne sais pas où je vais apparaitre.
Il mit son exemple en pratique. Cinq portails apparurent. Magiquement, ils étaient tous pareils, il m’était impossible de savoir où irait le professeur.

Le soir, j’écrivis quelques questions à poser à l’archimage. Les portails m’intriguaient.

Publicité
Publicité
Commentaires
Asgaroth, ma vie, mon œuvre
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 1 346
Archives
Publicité