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Asgaroth, ma vie, mon œuvre
27 septembre 2012

Absences et évènements étranges

La fin d’année 1775 se déroula de façon étrange pour moi. À plusieurs reprises, je m’étais retrouvé dans une situation incongrue, comme arriver nu en cours par exemple. De plus, il m’est impossible de me rappeler de certains jours de cette période, notamment les cinq derniers jours de l’année. Mais commençons par le début.

Le 16 Mana 1775, je ressentis une intrusion dans mon esprit. Me rappelant du cours de malédiction, je verrouillai mes pensées et chassai l’indésirable. Une heure après, j’étais assis dans la serre, très proche d’une abyss. J’avais une main levée, elle contenait un steak. Une tête se tendait vers moi. Je me relevai précipitamment en jetant le morceau de viande. Que m’était-il arrivé ?
Tout se passa bien pendant le diner et je partis me coucher sans plus penser à cet incident. Grave erreur.

Je ne sais pas ce que j’ai fait le lendemain ni les deux jours qui ont suivi. Je ne repris connaissance que le 20 Mana pendant le petit-déjeuner. Quand je le réalisai, je fus pris de panique. Quelqu’un m’ensorcelait et il y arrivait bien. Je ne ressentais pas sa présence.
Mon réflexe fut d’aller consulter des livres sur le sujet. Seulement, impossible de me souvenir de ma lecture. Les mots défilaient devant mes yeux sans s’enregistrer. Je n’arrivais pas à écrire et la magie m’était inutile. Las, je refermai le livre. Il m’en restait un qui marcherait peut-être mais j’avais peur d’aller le consulter. Si la personne qui me contrôlait tombait dessus...
Avant de prendre cette décision, j’envoyais un mot à Rükhaas pour le prévenir que j’étais victime d’un ensorcellement et que pour plus de prudence, il valait mieux ne pas aller dans notre repaire. Il me donna un rendez-vous le lendemain. Il saurait si je suis moi. Je me demandais bien comment.

Vers la troisième heure du jour, en allant au cours d’histoire, je tombai sur Obsédianne.
- Viens par là, me souffla-t-elle.
Je la suivis sans me méfier. Au détour du couloir, je fus saisi par une énorme main, décollé du sol et plaqué contre le mur. Mon agresseur se situait dans l’ombre, seuls ses yeux étaient visibles. Deux yeux rouges. Terrifiants. Puis la main me lâcha.
- C’est bon, dit la voix de Rükhaas.
- Comment as-tu fait ça ? demanda Fa’Læta.
- Occupons-nous d’Asgaroth, fut sa seule réponse.
- Quelqu’un m’a ensorcelé, dis-je. Je commence à développer une résistance.
- Non, contra Rükhaas. Celui qui t’a fait ça a juste relâché la pression. Tu es toujours totalement en son pouvoir.
Le pouvoir de Rükhaas était vraiment effrayant. Je me demande toujours où il a acquis cette faculté.
- Évidemment, reprit-il, tu ne peux plus venir au repaire.
Il n’avait pas parlé de guilde ni mentionné les Démons d’Ébony. Il était très prudent et le mot repaire ne signifiait rien. Il existait plusieurs groupes de démons dans l’orphelinat, chacun avait sa cachette.
- Je t’ai apporté ça sur ta demande. Je viendrai le reprendre demain matin.
Ils partirent tous, me laissant seul. Je mis le Journal du Jour dans mon sac et je me précipitai dans la salle d’histoire. Le professeur venait juste de commencer. Il me fit signe de m’assoir en silence. En passant, je découvris un immense sourire sur le visage d’Ilrif. Il se retenait de rire.

Les trois jours suivants sont sortis de mes souvenirs. Quand je revins à moi, au soir du 24 Mana, j’étais assis sur le lit, le Journal du Jour ouvert. Rükhaas ne l’avait pas repris ?
Je décidai de ne pas m’en préoccuper. J’avais l’occasion de consulter un livre divin, je n’allais pas la perdre. Malheureusement, il n’y avait rien sur les malédictions dans ce livre. Bizarrement, j’étais fatigué. Qu’avais-je donc fait ? Je m’endormis sur cette pensée.
J’alternai ensuite les phases conscientes et inconscientes. Je me réveillais dans des situations auxquelles je ne préfère pas penser. La dernière en date, celle du 44 Mana, j’étais devant le directeur, un sourire triomphant sur le visage. Il était à genoux devant moi. Il semblait cloué au sol. J’aperçus le pentacle. Un cercle de gravité. Tout ce qui était à l’intérieur devenait dix fois plus lourd. Les élèves de l’orphelinat me regardaient avec des expressions allant de l’étonnement à l’hilarité en passant par l’indignation.
J’annulai le pentacle et évidemment je fus puni sur le champ. J’avais remarqué l’hilarité d’Ilrif. Il était temps de développer une résistance à l’ensorcellement. Et quelque chose me disait qu’il y était pour quelque chose.

Je ne me rappelle pas de cette punition. Ma reprise de contrôle entière revint le 2 Lumen 1776. J’étais enveloppé d’un halo rose émergeant de ma bague. Je me laissai baigner par cette lueur, c’était agréable. Comme un bain qui détend, guérit les blessures du corps et de l’esprit. Soudain, ma bague se resserra. Je poussai un cri. Cela faisait mal. Quand j’ouvris les yeux, la lueur rose s’échappait par la porte de ma chambre. Elle tirait sur ma bague. Je me levai et je la suivis.
Elle me conduisit à travers les couloirs. Il devait être tôt car en passant, plusieurs démons sortirent de leur chambre, l’air endormi. La lueur rose remontait une piste en frappant à toutes les portes. Le directeur se leva furieux. Il m’interpella puis se lança à ma poursuite. Les démons suivaient la lueur rose. Elle s’arrêta devant une chambre. Enfin pas exactement. Elle passa sous la porte. Je ne pus m’arrêter et évidemment je la pris dans le nez. Le directeur me saisit l’épaule pour me retourner mais la bague était plus forte. Il s’énervait de plus en plus, me menaçant de renvoi immédiat si je n’obéissais pas. Puis Griss apparut.
- Si nous ouvrions la porte, suggéra-t-il.
Il avait fait sursauter tout le monde. Le directeur se tut et recula, il avait un air de dégout sur le visage. Il percuta Doxian. Le sorcier lui jeta un regard noir et le repoussa sans ménagement. Dans la chambre, nous vîmes Ilrif, debout, entouré d’une lueur rose.
- Que ... Qu’est-ce ... que c’est, bégaya-t-il.
- Cher directeur, dit Griss, je crois que nous tenons l’explication des comportements étranges d’Asgaroth.
- Comment ça ? fit Olex Zorti.
- Il l’a ensorcelé pendant son sommeil, une méthode efficace, expliqua Griss. Cependant, ajouta-t-il à l’attention des élèves rassemblés, aucun de vous ne pourrait le réussir aussi bien que lui.
- Pourquoi ? demanda l’un d’eux.
- Parce qu’il a triché, répondit Griss.
Il avait dit cela d’une manière, à la fois méprisante et dégoutée. Il faillit même cracher sur le jeune démon.
- Je ne te pensais pas te voir tomber si bas, réprimanda Doxian.
- Mais enfin que se passe-t-il ? s’emporta le directeur.
- Ce petit con a utilisé un objet maudit, dit Doxian.
Il ne mâchait pas ses mots. Il était furieux après Ilrif. Je ne donnais pas cher de sa peau.
- Je ne sais pas encore lequel, continua le sorcier, mais il est classé OM5 minimum.

Griss attrapa Ilrif par la taille. Il sortit à la suite du sorcier. Tout le monde le regarda. Le directeur se tourna vers moi.
- Je m’excuse Asgaroth. Ta punition est levée. Elle sera reportée sur Ilrif. Maintenant que tout le monde aille s’habiller !
Tous lui obéirent. Ce matin-là, je pris le petit-déjeuner avec le directeur. Personne ne reparla de la lueur rose. Ils semblaient l’avoir oubliée.

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