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Asgaroth, ma vie, mon œuvre
10 mai 2012

Balade en forêt

Je sortis de mon lit avec entrain. J’étais impatient. Tous les démons de mon âge étaient en train de prendre leur petit-déjeuner. Il y avait une excitation contenue avec peine dans l’air. Chacun était aussi impatient que moi. Depuis plusieurs décades, les professeurs nous préparaient à une sortie en forêt. Hylda Fergusson serait notre guide. Elle connaissait tout de la forêt. C’était une démone de cent soixante-cinq ans, elle était professeur de botanique et les plantes n’avaient aucun secret pour elle. Elle était aussi magicienne, très utile pour utiliser certaines racines et autres herbes. Physiquement, Hylda était très belle. Elle avait deux cornes qui s’enroulaient derrière son crâne, un corps svelte et un regard rouge qui faisait succomber le cœur de tous les mâles.
Quand elle arriva dans le réfectoire, nous l’accueillîmes avec des hurlements de joie. Chacun avait préparé un pique-nique et nous partîmes sans tarder.

- Avant d’entrer dans la forêt, commença Hylda, je dois vous avertir sur ses limites. La forêt est le territoire des fées et nous n’avons pas le droit de pénétrer sur leur territoire.
- Allons-nous enfreindre leur loi ? demanda une jeune démone.
- Non, répondit Hylda. De la lisière de la forêt jusqu’à dix kilomètres plus loin, les autres espèces sont admises. Pour aller plus loin, il faut une autorisation des fées que je possède. Donc ne quitter pas le groupe.
- Pourquoi ? voulut savoir un démon téméraire.
- Les fées ne sont pas tolérantes quand elles trouvent un étranger sur leur territoire.
Hylda n’en dit pas plus et pénétra dans la forêt. Nous la suivîmes de près.

Nous nous arrêtâmes près d’un chêne. Il était recouvert d’une mousse épaisse et il y avait plein de champignons à ses pieds. Quelques-unes de ses racines sortaient du sol.
- Qui peut me dire ce que sont ces champignons ? demanda Hylda.
Personne ne le savait. C’était la première fois que nous en voyions des comme ça. Ils mesuraient une trentaine de centimètres, leur pied était blanc assez épais. Le chapeau était noir avec quelques reflets rouges.
- C’est un Ébonyx. Il capture la lumière du jour pour la diffuser la nuit. Regardez !
Hylda dessina un pentacle au pied du champignon pour lui faire croire que la nuit était tombée. Les couleurs du champignon s’inversèrent. Le chapeau semblait flotter dans la nuit, il avait des airs de fantôme.
- C’est un champignon comestible, informa Hylda. Mais consommé en trop grande quantité, il provoque des troubles gastriques. Cependant quand on sait le cuisiner il est délicieux. Continuons !
Nous nous remîmes en route. Hylda s’arrêtait assez souvent pour nous parler des plantes, leurs vertus curatives ou néfastes, j’avais dû mal à prendre des notes tellement elle allait vite. Obsédianne aussi avait des difficultés. Mais le cours était passionnant.
Soudain, je vis une plante bizarre. Elle était bleue et transparente. C’était juste un fin filament accroché à un arbre mais c’était vivant. Je percevais le mana de cette sorte de filament bleu. J’appelais notre professeur pour lui demander le nom de cette plante.
- C’est de l’herbe de fée. Une plante rare. Éloignons-nous, normalement, nous ne devons même pas voir cette plante.
J’obéis et je rejoignis le groupe avec elle. Nous étions assez loin dans la forêt mais nous n’avions vu aucune fée. Elles ne se montraient pas pourtant, je savais qu’elles nous surveillaient. Quand je tournais brusquement la tête, j’en voyais une s’enfuir en volant. Les fées n’aimaient pas les étrangers et elles se cachaient. Fa’læta était pareille. Elle voletait autour de Zû mais elle était invisible, sauf si on la cherchait. Ces créatures étaient mystérieuses.

Plus nous nous enfoncions dans la forêt et plus elle devenait dense. La progression devenait difficile et je le vis.
Si vous saviez comme je regrette ce jour. Encore aujourd’hui j’en fais encore des cauchemars.

Sur ma droite, il y avait un temple. Enfin les ruines d’un temple pour être exact. Il n’y avait aucune fée dans les parages. Obéissant à mon instinct, je quittais le groupe. Les ruines m’attiraient. Il y avait un panneau à l’entrée. Le texte était à moitié effacé et écrit dans une langue que je ne connaissais pas. Je me frayais un chemin à travers la végétation en prenant garde à ne pas marcher sur les plantes vénéneuses. Il y en avait plusieurs milliers et au moins dix espèces différentes. Le mélange de toutes les toxines donnaient un cocktail fatal.
Je sortis penbama et j’écartai les plantes du mieux que je pusse. Un serpent passa en sifflant entre mes jambes. Je ne reconnus pas l’espèce mais j’attendis cinq minutes sans bouger pour m’assurer que le serpent avait disparu.
Je relâchai ma respiration et inspirai doucement. Avec une grande patience, j’atteignis enfin l’entrée du temple. Il était plongé dans les ténèbres. Les étages supérieurs étaient détruits. Quelques espèces vivaient là, il y avait des chauve-souris, des araignées, des rats... et des fées ? Je n’en croyais pas mes yeux. C’était bien une fée que j’avais vue. Que faisait-elle là ? Elle avait une forme bizarre. Je la revis brièvement sur ma droite et je compris. C’était une fée mâle. Le mode de reproduction des fées était inconnu. Les biologistes s’accordaient pour un accouplement mais personne n’ayant observé de mâles ils supposaient que les fées étaient unisexe.
Mes yeux s’habituaient à l’obscurité et je vis un escalier dans le noir. Il s’enfonçait dans des ténèbres encore plus noires. Sans le vouloir, j’entrai dans le temple. Une force irrésistible m’attirait. Néanmoins, j’avançai avec prudence. L’obscurité était totale et je n’osai pas utiliser mon mana pour m’éclairer. D’abord, de peur de voir les milliers d’insectes qui ne supportaient pas la lumière me sauter dessus et ensuite, ce temple... Mana ne devait pas être appelé ici. Il y avait cependant une forte magie mais elle était bizarre. Je n’arrivais pas à la définir. J’étais maintenant au seuil de l’escalier. Un point de non-retour, si je descendais, je ne remonterais jamais. Puis un hurlement venu des profondeurs me libéra du sortilège. Je m’enfuis en courant.

Heureusement pour moi, le groupe n’était pas loin. J’arrivais à côté d’Obsédianne complètement essoufflé.
- Qu’y a-t-il ? me demanda-t-elle.
Je lui désignai le temple du doigt mais il n’y avait rien. Je fis le tour de moi-même, le temple avait disparu. Je ne comprenais plus rien. Je racontai tout de même mon aventure à Obsédianne. Nous enquêterions sur cet étrange phénomène.
Le reste de l’excursion se passa bien. Nous rentrâmes assez tard à l’orphelinat. Nous devions faire une synthèse de la journée. Hylda nous parut tout à coup beaucoup moins sympathique.

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