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Asgaroth, ma vie, mon œuvre
13 janvier 2012

Nouvelle mission

Je me réveillai une heure après le déjeuner. L’orphelinat était silencieux. Par la fenêtre de ma chambre, je voyais des démons en train de jouer dehors. Il faisait beau. Nous étions libres de faire ce que l’on voulait, un peu comme des vacances.
Je me lavai, m’habillai et je descendis à la cuisine. Le chef me salua. Il déposa une assiette fumante devant moi. L’odeur de la nourriture me fit saliver.
Je partis discrètement en direction de l’annexe. Je ne voulais voir personne, surtout pas les trois autres magiciens. Par la fenêtre de ma chambre, j’avais aperçu Eustache qui testait ses pouvoirs.

La cour était bondée. Tout le monde était dehors par cette magnifique journée. Les grands enseignaient des choses aux petits, même si ces derniers avaient un peu peur. Ils leur racontaient peut-être des histoires. Certains démons s’entrainaient aux armes, je vis Ilrif se battre contre des moyens. Le combat était plutôt équilibré.
J’aperçus plusieurs démons de ma classe mais aucun signe de Rükhaas ou Obsédianne. Ils devaient être à l’annexe. Mais il y avait trop de monde pour que j’y entre, quelqu’un me verrait, c’est sûr.
J’eus une idée. La veille, l’archimage Mojerhate m’avait appris la dématérialisation. Pour ne pas subir la même mésaventure, je remontais dans ma chambre et je me déshabillai. J’enfouis tous mes vêtements dans un sac et je me concentrai. Je choisis d’apparaitre dans le couloir qui menait à notre cachette.

J’avais fermé les yeux. J’entendis une fille hurler. Quand je les ouvris, je vis Obsédianne qui se cachait le visage. J’étais bien apparu dans le couloir, mais mes jambes ne m’avaient pas suivi. Rükhaas arriva et s’arrêta en me voyant.
- Que t’est-il arrivé ? demanda-t-il enfin.
- J’ai tenté de me dématérialiser.
Obsédianne me regarda à travers ses doigts.
- Pourquoi es-tu tout nu ?
Je leur expliquais ma mésaventure de la veille. Rükhaas s’esclaffa et Obsédianne sourit.
- S’il te plait habille-toi.
Je m’exécutai avec difficulté. Ce n’est pas facile de se maintenir debout sur les genoux.
- Où sont passées tes jambes ? demanda Rükhaas.
Son air était plus inquiet. Obsédianne regardait mes genoux avec horreur.
- Je suppose quelles sont restées dans ma chambre, dis-je. Je ne maitrise pas encore la dématérialisation.
Ils ne savaient pas quoi faire pour m’aider. Heureusement, j’avais bien retenu l’incantation de l’archimage pour réparer les dégâts. Je récitai les paroles et claquai des doigts. Rien ne se produisit. Je me concentrai davantage et je recommençai.
- Que fais-tu ? demanda Obsédianne.
- J’essaye de faire réapparaitre mes jambes.
- On peut faire ça ?
- Oui. La dématérialisation peut être annulée, expliquai-je. Il me suffit de dire un mot en rune.
- Mais si tu fais ça tu disparaitras, dit Rükhaas.
- Je sais. Mais je ne veux pas annuler ma dématérialisation. Je veux récupérer mes jambes. L’archimage a prononcé une incantation pour nous aider hier.
- Tu ne peux pas te réparer toi-même, dit Rükhaas.
Je le regardai, incrédule.
- Seule une autre personne peut t’aider.
- Mais nous ne savons pas comment faire, protesta Obsédianne.
- Ce n’est pas grave, Asgaroth sait.
Nous ne comprenions plus rien. J’étais le plus avancé des trois en magie et pourtant c’est Rükhaas qui connaissait le plus de choses.
- Il suffit qu’Asgaroth me dise l’incantation, que je la répète et tout rentrera dans l’ordre.
Je fis ce qu’il me dit. Rükhaas la répéta mentalement puis il exécuta le sort. Mon corps retrouva son intégrité. Je le remerciai.
- Comment sais-tu tout ça ? lui demandais-je.
- Et comment as-tu réalisé ce sort ? compléta Obsédianne.
Sa question était pertinente. Il ne suffisait pas de connaitre une incantation pour la lancer, il fallait aussi la comprendre, ressentir ses effets et limiter son action. Réaliser tout ça demandait des années de pratique. Le mois de Mana et l’influence des lunes influent seulement sur la puissance des sorts. Aujourd’hui encore, je ne sais toujours pas d’où vient la grande puissance magique de Rükhaas.

Nous entrâmes dans notre repaire. Une lettre était déposée sur la table et Rükhaas était visiblement mécontent.
- Nous avons une nouvelle mission mais tu le sais déjà, me reprocha Rükhaas.
- Qu’est-ce qui t’as pris ? demanda Obsédianne sur le même ton.
Je leur expliquai la situation. J’avais vécu un vrai dilemme. Personne ne connaissait l’identité des Démons d’Ébony, il fallait bien mettre la guilde à l’épreuve. Puis je ne pouvais pas refuser de participer, on risquait de me soupçonner de faire partie de la guilde.
- Nous allons accepter la mission, dit Rükhaas.
Le regard horrifié d’Obsédianne l’obligea à s’expliquer davantage.
- Nous ne pouvons pas encore nous permettre de refuser des missions. Cependant, vu la dangerosité de celle-ci, j’exige d’être mieux payé.
« Nous acceptons la mission. Cependant, au vu des dangers auxquels nous allons être exposés, nous exigeons une récompense de deux pièces d’or à la livraison des livres. Signé : Les Démons d’Ébony.»

Rükhaas envoya la lettre.
Le soir, avant le diner, nous reçûmes la réponse.
« Je paierais une pièce d’or pour un livre plus cinq cents pièces d'argent par livre supplémentaire. Bon courage ! »

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